19.9 C
New York
Tuesday, April 30, 2024
spot_img

Telestar Interview: «Petite fille, je rêvais à ma future vie d’artiste»

Pour fêter ses 60 ans de carrière, l’interprète de l’en appelle à la tendresse»
sort un coffret collector compilant 465 titres et prépare son retour sur scène
en octobre prochain.

Telé Star Jeux: Que vous inspirent vos soixante ans de carrière?

Michèle Torr:
C’est très émouvant! Mon rêve de petite fille s’est exaucé! Je n’imaginais pas ma vie autrement qu’en chansons. Quand je me retrouvais seule le soir, je rêvais déjà à ma future vie d’artiste… sur scène.

TSJ: Comment est née cette vocation? De votre maman?

Michele Torr:
L’animateur et parolier Jean Nohain voulait l’engager pour chanter à la radio, seulement ma grand-mère ne trouvait pas que c’était un métier convenable à l’époque.
À la maison, la radio était allumée en permanence. I n’y avait pas de télé. Et quand j’ai entendu Edith Piaf, j’ai été prise de passion pour elle. Dès que J’ai pu m’inscrire à un premier radio-crochet à 6 ans, je l’ai fait.

TSJ: Des concours que vous avez enchaînes ensuite…

Michele Torr:
Exact! Lors du premier radio-crochet, j’ai chanté
Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats d’Annie Cordy.

TSJ: Que pensez-vous de la nouvelle génération de télé-crochets?

Michele Torr:
Cela s’inscrit dans la continuité, même si c’est tres différent de ce que nous avons vécu. L’attente des jeunes chanteurs est la même qu’à l’époque, mais le danger, c’est qu’ils deviennent très rapidement vedettes avant même de connaître leur métier. J’ai eu la chance d’apprendre en regardant les autres sur scène: de Claude François à Jacques Brel, de Charles Aznavour à Gilbert Bécaud. Ce métier, on l’apprend sur scene en faisant aussi des premières parties.

TSJ: Aviez-vous un parrain ou une marraine dans le métier?

Michele Torr:
J’ai beaucoup travaillé avec Claude François. Je faisais ses premières parties. Avant même qu’il devienne producteur, il aimait prodiguer des conseils: «Limite les vibratos, chante droit et aigu», me disait-il.

TSJ: Comment votre style s’est-il bâti au fil du temps?

Michele Torr:
J´ai un peu l’impression de chanter ma vie: les bonheurs, les chagrins, les amours et les désamours. C’est l’écho de ce que je vivais, le meilleur comme le pire.
Les chansons sont devenues le miroir de mon existence. Je choisissais les titres en fonction de mon état d’esprit et de l’impact qu’ils pouvaient avoir sur scène. Je ne me disais pas.
Ca, c’est un tubel», à part peut-être Emmène moi danser ce soir, Dalida disait que ses chansons étaient ses enfants. Je suis d’accor avec elle. Dans l’intégrale que je sors, on retrouve aussi des chansons en langue etrangere: italien, anglais,
allemand, japonais, espagnol, même si je n’ai pas fait de carrière internationale. C’est d’ailleurs par choix. Ca marchait très fort en France avec jusqu’à 250 concerts par an, je n’avais pas envie d’aller ailleurs.

TSJ: Parmi les scènes que vous connaissez bien, il y a l’Olympia…

Michele Torr:
J´y ai chanté une bonne quinzaine de fois. Plus jeune quand je rentrais de rendez vous avec un joumaliste ou de ma maison de disques, je passais toujours devant TOlympia; je rêvais d’avoir mon nom écrit en haut. Je rejoignais ensuite les Folies-Bergère puisque j’habitais a Paris au 33, nue Bergere, avec maman et ma soeur dans une petite chambre de bonne. Je m’imaginais déja chanter et danser dans des comédies musicales.

TSJ:
C’est drôle, vous montez sur scène aux Folies-Bergère le 29 octobre prochain pour vos soixante ans de carrière. La boucle est bouclée!

Michele Torr:
C’est émouvant! Je vais essayer de raconter au public que tout a commencé là. En soixante ans de carrière, J’ai vécu des émotions riches et fortes, qui m’ont donné le trac et m’ont rendue heureuse. Le coffret de 465 chansons, c’est un peu ma boite aux merveilles.
L’une de mes préférées est J’en appelle a la tendresse, écrite par Didier Barbelivien. Il y a aussi des titres peu connus et que j’adore chanter. Ils sont souvent écrits pour la scène quand je m’adresse au public; c’est le cas de Profession artiste.

TSJ:
Vous n’êtes pas du genre à vous morfondre dans la nostalgie. C’est exact?

Michele Torr:
Non, je ne me morfonds pas du tout (rires). Cela ne m’empêche pas d’être heureuse quand je me revois dans des extraits d’émissions télé comme Champs-Elysées avec Michel Drucker. Je trouve ça plutôt joyeux.

TSJ:
On dit que les chanteuses sont des magiciennes..

Michele Torr:
Oui, je suis d’accord. Nous faisons un métier merveilleux. On repoit tellement d’amour. Faire rever les gens, les distraire et les faire sourire, c’est beau.

TSJ:
Quel regard portent vos enfants et petits-enfants sur votre parcours?

Michele Torr:
Mes enfants, Romain et Emilie, croyaient que toutes les mamans chantaient… Et mes petits enfants aiment dire que leur grand-mère est chanteuse. Vous savez, l’important est d’avoir des rêves et des envies. Mon plaisir est de penser au prochain concert et au futur album. J’ai aussi d’autres joies plus personnelles, comme passer du temps dans ma maison, dans le Sud, à Aix-en-Provence.

 

Une photo inoubliable

En avril 1966, Michèle Torr pose sur « La Photo du siècle», immortalisée par jean-Marie Périer, qui regroupe les 26 vedettes françaises des ye-yé. Elle se souvient du moment: «On a dû attendre Johnny Hallyday, qui est arrivé en dernier. On l’avait mis sur une échelle, plus haut que tout le monde bien sur, dit-elle. Je me rappelle aussi Sylvie Vartan, tellement jolie et enceinte. [-] Jean-Jacques Debout était très drôle. Il avait une Rolls-Royce et Sheila lui a dit: “Tu sais, Jean-Jacques, qu’on est tous jaloux de ta voiture.” Il lui a répondu: “On est tous jaloux de ton succès.” Il y avait une ambiance de franche camaraderie.
C’étaient les copains du moment.”

- Advertisement -spot_img