Tant je t’aime

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Michelle Torr sur un plateau de t?l?vision, circa 1970, ? Paris, France. (Photo by Gilbert UZAN/Gamma-Rapho via Getty Images)

J’ai cloué sur la porte
Une lampe tempête,
L’océan est si bête
Qu’il te ramènera.

Quand mon coeur, certains soirs,
Se prend pour un poête,
J’ai le roulis, c’est pas grave.
Puisqu’il pleut sur le Havre.

Un port c’est toujours triste
Quand se lève le jour,
Y’a plus de femme, plus d »artiste,
Où vont les mots d’amour?

Sur les quais méthaniers
Où se dockent les souvenirs,
Les marins fatigués
N’osent plus repartir…

Tant je t’aime,
Tant je t’aime,
Je te donne mon coeur,
Mon corps,
Ma solitude…

Tu parlais de cargos
Aux prénoms norvégiens,
Moi, de pays chauds,
Où chantent les matins…

Nous rêvions d’Amérique,
D’iles au trésor.
Que c’est beau la Baltique
Qui épouse la mer du Nord…

Tant je t’aime,
Tant je t’aime,
Je te donne mon coeur,
Mon corps, ma solitude,

Tant je t’aime,
Tant je t’aime,
Je te donne les jours qui meurent,
La certitude.

J’ai refermé la porte
De ma tour, de mon phare,
J’ rêve que le vent me porte,
Mais ce n’est qu’illusoire,

Des allusions perdues,
Aux amours ne sont plus,
Et ce mal qui m’entraine,
Puisqu »il pleut sur le Havre…

Mais qu’importe,
C´est pas grave,
Puisqu’il pleut sur le Havre…