jeudi, décembre 5, 2024
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France Dimanche Interview

Entre La tournée des idoles et son tour de chant solo à travers tout l’Hexagone, avec trois Olympia exceptionnels les 6, 7 et 8 mai 2011, Michelle Torr continue d’enflammer les foules! Embarquée sur le somptueux paquebotFantasia pour une incroyable croisière Age tendre et têtes de bois en Méditerranée, c’est au cœur de la grande bleue, quelque part entre Malte et la Sicile, que nous l’avons retrouvée, la belle Michelle, plus resplendissante que ja-mais, malgré l’ictus amnésique (trou noir) dont elle a été victime il y a tout juste un an.

France Dimanche :
Comment allez-vous depuis votre problème de santé?

Michelle Torr :
Beaucoup mieux, même si quelques petites choses ont changé… Ma mémoire me pose quelques problèmes. Quelque-fois, j’ai des flottements, des petites hésitations, je ne sais plus de quoi on me parle! Alors, j’écoute les gens raconter et, petit à petit, ça me revient. Mais bon, j’ai fait tous les tests de mémoire qui s’imposent, comme pour l’Alzhei-mer, et il n’y a rien de grave. Par contre, chose plus troublante, je suis devenue somnambule!

Aussi hallucinant que cela puisse paraître, je me lève régulièrement la nuit, et, malheureusement, c’est pour manger!
Je dis «malheureusement» parce que, pour une femme, vous savez ce que c’est que la ligne. Je fais donc très attention lorsque je suis consciente, mais quand je dors, eh bien… je me venge! Le plus souvent sur du chocolat.

 

F.D. :
Et vous ne vous souvenez vraiment de rien de ce qui s’est passé?

M.T. :
Ah non, vraiment! Lorsque je me ré-veille, je retrouve le paquet vide d’une barre de chocolat, par exemple, ou de choses qui me sont totalement interdites, comme les cacahuètes! Depuis mon ictus amnésique, je suis un régime sans sel, donc je n’ai pas du tout le droit de manger ce genre de choses.

F.D.:
Et Jean-Pierre, votre mari, ne se rend pas compte de vos petites virées nocturnes dans le garde-manger?

M.T.:
Si, parfois, mais comme il souffre terriblement de sa jambe, il prend de fortes doses de morphine pour dormir. Donc, bien souvent, il ne s’aperçoit de rien. Cela étant, une nuit, cela a été particulièrement cocasse. Je vous le relate tel qu’il me l’a raconté, car je n’en ai sincèrement pas le moindre souvenir. Il paraît qu’aux alentours de 3 heures du matin, je me suis relevée et lui ai demandé: «Veux-tu que je te fasse un sabayon [dessert à base de jaunes d’œufs et de sucre, ndlr]?» Ce à quoi il m’a répondu: «Je ne sais pas ce que c’est, mais si tu veux…» Il ne savait évidemment pas que je dormais, car c’était une de mes premières crises de som-nambulisme. Donc, j’ai pris une casserole, dans laquelle j’ai mis des œufs entiers, du sucre, du yaourt, et… la bouteille de cham-pagne! On a mangé ça, et ma foi, il paraît que c’était très bon. Mais, je pense qu’il a dit ça pour me faire plaisir car, le lendemain, j’ai trouvé dans le réfrigérateur les restes de cette mixture, j’ai goûté, et franchement ce n’était pas terrible! J’ai évidemment demandé à Jean-Pierre d’où venait ce truc, et il m’a répondu: «Mais enfin, c’est le sabayon que tu nous as concocté à 3 heures du matin!»

FD. :
Comment avez-vous réagi les premières fois

M.T.:
Je me suis posé des questions, évidemment, mais on a très vite découvert le pot aux roses. Il m’est aussi arrivé d’appeler un ami en pleine nuit. Heureusement, il s’est rendu compte que je dormais, tant les choses que je lui racontais étaient incohérentes. Mais, lorsqu’il m’a rappelée le lendemain pour m’en faire part, j’étais tres trou-blée. C’est vrai, c’est quand même assez angoissant de se dire qu’on peut faire ou raconter n’importe quoi sans s’en rendre compte! J’espère que je ne vais pas me mettre à sortir de la maison pour aller me balader dans la nature…

F.D. :
Faites-vous partie de ces artistes qui restent sur scène jusqu’au bout ou de ceux qui savent dire stop?
M.T. : Les choses se feront comme elles doivent se faire, mais c’est vrai qu’on y pense. Moi, je crois qu’un artiste va jusqu’au bout. Néan-moins, c’est un métier qu’on fait dans la lumière et, par respect pour mon public, j’espère arriver à m’arrêter à temps. Mais, ce n’est pas encore le moment! •

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