Avant les nouvelles élections, le camp libéral d’Emmanuel Macron n’est crédité que de 20 pour cent dans les sondages. Le président s’en prend désormais aux populistes de droite et de gauche en France. Pendant ce temps, le chef du Rassemblement national déclare vouloir devenir Premier ministre.
A moins d’une semaine du premier tour des élections législatives en France, le président Emmanuel Macron a qualifié les partis de droite et de gauche de menace pour le pays. Les programmes politiques du parti populiste de droite Rassemblement national (RN) et du parti populiste de gauche La France insoumise (LFI) pourraient conduire à une « guerre civile », a-t-il déclaré lundi dans un podcast. Pendant ce temps, le chef du RN, Jordan Bardella, a réaffirmé qu’il visait le poste de Premier ministre. Il a déclaré que son parti était « prêt » à prendre le pouvoir.
Macron a déclaré dans le podcast « Generation Do It Yourself » que le RN « divise la société et la pousse à la guerre civile ». La France insoumise propose une « forme de communautarisme ». Cela aussi peut mener à la guerre civile, a ajouté le président.
Le chef du RN Bardella a critiqué ces propos : « Un président de la République ne devrait pas dire des choses pareilles », a-t-il déclaré à la chaîne M6. Il veut « rétablir la sécurité pour tous les Français », a ajouté Bardella.
Macron avait convoqué des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet après la défaite de son parti aux élections européennes. Dans les sondages, le RN est en tête avec 35 pour cent, suivi par l’alliance électorale gauche-vert « Nouveau Front populaire » avec un peu moins de 30 pour cent. Le camp du gouvernement de Macron est distancé avec environ 20 pour cent.
Lors de la présentation de son programme électoral à Paris, le chef du RN Bardella a affirmé qu’il visait le poste de Premier ministre. Toutefois, il n’assumera cette fonction que s’il dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Si son camp obtient la majorité absolue, il aspire à un « gouvernement d’union nationale », dans lequel il souhaite également nommer des représentants de la société civile.
Le populiste de droite a rejeté la mise en garde du chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) contre une victoire des populistes de droite en France. « Ce sont des réserves politiques d’un concurrent politique avec lequel nous ne sommes pas d’accord », a déclaré Bardella. Mais s’il devient chef du gouvernement, il a bien l’intention de « dialoguer avec le chancelier », a déclaré le jeune homme de 28 ans.
La France doit s’affirmer davantage à l’avenir
Dans le même temps, il a annoncé une attitude plus affirmée de la France au sein de l’UE. Il souhaite notamment négocier une réduction de la contribution de la France au budget de l’UE, a déclaré le chef de file du Rassemblement national (RN).
Bardella a réaffirmé que l’Ukraine devait en principe continuer à être soutenue. Il a toutefois qualifié de « ligne rouge » la livraison de missiles à longue portée ainsi que l’envoi de troupes françaises au sol en Ukraine.
Macron a quant à lui souligné la « détermination sans équivoque » de son pays à continuer à soutenir l’Ukraine dans sa guerre défensive contre la Russie. Le président a déclaré qu’il n’était pas affaibli sur la scène diplomatique et qu’il continuerait à fixer le cap de la France en matière de politique ukrainienne, même s’il devra peut-être s’accommoder, après les élections, d’un Premier ministre moins engagé dans le soutien à Kiev.
En ce qui concerne la politique intérieure, le chef du RN Bardella a annoncé qu’en cas de victoire de son parti, certaines interdictions professionnelles seraient imposées aux Français ayant la double nationalité. « Les postes stratégiques de l’État seront réservés aux ressortissants français », a déclaré Bardella. Cela permettrait de « se protéger contre les tentatives d’ingérence étrangère ».
Dans le même temps, il a limité ou reporté à plus tard plusieurs de ses promesses électorales antérieures, comme le retrait de la réforme des retraites. Il a invoqué la situation économique de la France comme raison. Il a néanmoins déclaré vouloir, en cas de victoire électorale, baisser la TVA sur l’électricité et le carburant en négociant des dérogations à Bruxelles.
Le chef du RN a réaffirmé ses projets visant à empêcher l’immigration – par exemple en relevant les obstacles au regroupement familial et en expulsant systématiquement les étrangers sans papiers. En ce qui concerne la politique scolaire, Bardella a promis un « big bang de l’autorité ». Il s’agirait notamment d’interdire complètement l’utilisation des téléphones portables à l’école jusqu’au baccalauréat et d’introduire l’uniforme scolaire dans tout le pays dès l’école primaire. L’école secondaire, jusqu’à présent uniforme, devrait être remplacée par un système scolaire à plusieurs niveaux, à l’instar de l’Allemagne.